Sommeil & Vigilance – supplément novembre 2024

La thérapie comportementale et cognitive : un traitement recommandé pour surmonter l’insomnie chronique

Nathalie Camart,
Docteur en psychologie clinique, psychologue clinicienne et psychothérapeute, Nouvelle clinique Bel Air-PEAS, Bordeaux, chercheuse associée UR CLIPSYD, Université Paris Nanterre

Pour aider les patients insomniaques, la thérapie comportementale et cognitive est le traitement recommandé par les autorités de santé et dans la littérature scientifique. Illustration.

Cas clinique

Mme A, 30 ans

Mariée, trois enfants (9, 4 et 2 ans), éducatrice spécialisée.

Plainte : difficultés d’endormissement (« ça devient obsessionnel, j’appréhende chaque soir de ne pas dormir, et de ne pas tenir à mon travail »), plusieurs réveils nocturnes par nuit, l’impression de se réveiller toutes les heures, aggravation les derniers mois.
Début des problèmes de sommeil : il y a 8 ans, suite à la naissance du 1^er enfant. Elle se levait la nuit pour allaiter et lors des réveils du bébé.
Retentissement : fatigue (« je me sens fatiguée dès le réveil, c’est horrible, et je traîne cela toute la journée »), difficultés de concentration, irritabilité (« le mercredi, avec les enfants, je n’arrive même plus à me concentrer pour leur lire des histoires »).
Diagnostic : insomnie chronique (DSM-5) – Pas de SAOS.
Comorbidités psychiatriques : trouble anxieux généralisé.
Facteurs environnementaux et psychologiques associés : trois enfants en bas âge, dont elle s’occupe souvent seule (le conjoint part tôt, rentre tard) – stress professionnel (« je me sens très stressée à mon travail à cause de mon manque de sommeil, surtout les veilles de reprise et d’astreintes ») – manque d’assertivité (elle accepte fréquemment des missions d’une collègue autoritaire qui ne sont pas les siennes).
Évaluation psychométrique (avant thérapie cognitivo–comportementale de l’insomie ou TCC-I) :