Sommeil et performance des militaires

L’importance du sommeil

« Très jeune, j’ai appris à quel point le sommeil était important. Je ne peux vraiment pas le dire assez. Je pense que les gens ne prêtent pas assez attention à l’importance du sommeil. »

Michael Phelps

Le sommeil est nécessaire au maintien des performances, mentales et physiques, et à la qualité de l’état de santé. Pourtant, les missions opérationnelles, les périodes d’entraînement, et l’exposition aux conditions environnementales contraignantes altèrent la durée et la qualité du sommeil des militaires  1 . Une étude américaine réalisée en 2011 a évalué la durée moyenne du sommeil en opération à 5,8 ± 1,2 h de sommeil/jour, avec 72 % des personnels qui dorment moins de 6 h par jour  10 .

Depuis le développement, au début du XX^e siècle, de l’électro-encéphalogramme (EEG), les études se sont multipliées pour caractériser le sommeil et ses fonctions. Le sommeil dit profond qui se caractérise par un ralentissement majeur de l’activité cérébrale et un relâchement musculaire, est considéré comme étant le plus important pour la qualité de la récupération  2 . Des travaux récents, rendus possibles par l’utilisation d’outils mathématiques de haut niveau, permettent aujourd’hui d’identifier d’autres éléments de la microstructure et de l’organisation du sommeil qui seraient également des index de son efficacité. L’évaluation de leur pertinence est un enjeu de recherche pour définir ce qu’est une nuit de sommeil de bonne qualité, qualifiée récemment de sommeil de résilience (resilient sleep  3, 4 ), permettant une récupération optimale. L’enjeu pour les forces militaires est de déterminer les durées et les qualités minimales de sommeil qui permettent de réaliser les missions et de récupérer après celles-ci.