Lien entre exposition aux écrans, dette de sommeil et risque cardiovasculaire

Une problématique de santé publique émergente 

Introduction

Le sommeil est une fonction biologique fondamentale impliquée dans de nombreux processus physiologiques, dont la consolidation de la mémoire, la régulation émotionnelle, la modulation immunitaire, l’équilibre métabolique, ainsi que le maintien des fonctions cardiovasculaires, notamment par la régulation du tonus vasculaire, de la pression artérielle et du rythme cardiaque [1].

L’usage intensif des écrans en soirée, notamment sous forme de jeux vidéos ou de visionnage de contenus numériques, perturbe les rythmes circadiens et altère la qualité du sommeil, en particulier chez les adolescents et jeunes adultes. Cette pratique nocturne contribue à une diminution du temps de sommeil et à l’installation d’une dette chronique, reconnue comme un facteur de risque significatif pour la survenue de pathologies cardiovasculaires [2], et à une suractivation du système nerveux sympathique, provoquant une augmentation du tonus vasculaire et de la pression artérielle [1]. 

Incidence de l’exposition aux écrans sur les mécanismes cardiovasculaires

L’exposition à la lumière bleue générée par les dispositifs à diodes électroluminescentes (LED) inhibe la sécrétion de mélatonine, perturbant les rythmes circadiens [3]. Cette désynchronisation de l’horloge biologique perturbe les systèmes de régulation cardiovasculaire, notamment via une dérégulation du système nerveux autonome. 

Parallèlement, la stimulation cognitive et émotionnelle induite par les contenus numériques aggrave cette situation en retardant davantage l’endormissement et en fragmentant le sommeil. Le manque de sommeil ainsi généré contribue à une résistance à l’insuline, une élévation de la glycémie et un déséquilibre lipidique, éléments centraux du syndrome métabolique [4]. Ce dernier est directement impliqué dans le développement de l’athérosclérose, condition préalable à la plupart des maladies cardiovasculaires.