Consensus français sur la somnolence résiduelle dans le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil

La plainte de somnolence diurne excessive (SDE) est fréquente chez les patients avec un syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) et peut persister malgré la correction optimale des événements respiratoires par traitement primaire du SAHOS (pression positive continue [PPC] ou orthèse d’avancée mandibulaire [OAM]), chez 6 à 15 % des patients. On parle alors de SDE résiduelle (SDEr) du SAHOS. L’autorisation récente de mise sur le marché (AMM), en France, de deux traitements éveillants (solriamfetol et pitolisant) a soulevé de nombreuses questions pratiques pour les somnologues. Comment évaluer correctement ce symptôme, souvent d’origine multifactorielle ? Quels sont les diagnostics et les comorbidités à rechercher et à prendre en charge avant de prescrire ces médicaments ? Comment évaluer leur rapport bénéfice/risque chez des patients souvent âgés, en surpoids, avec des comorbidités cardiovasculaires ? Comment éviter le mésusage de ces molécules éveillantes ?

La Société française de recherche et de médecine du sommeil (SFRMS) et le Groupe sommeil de la Société de pneumologie de langue française (SPLF) ont souhaité harmoniser les pratiques cliniques sur le territoire français en mandatant un groupe d’experts français somnologues de différentes spécialités. Un consensus vient d’être publié dans Médecine du Sommeil, qui fournit des recommandations précises et les réponses à toutes ces questions. En voici les éléments essentiels :

Le bilan

Le bilan de la SDE résiduelle du SAHOS doit toujours commencer par un interrogatoire précis (Encadré 1). Il est ensuite recommandé de faire réaliser un agenda du sommeil pendant 2 semaines (incluant un ou deux week-ends). L’échelle de somnolence d’Epworth peut être utile mais ne doit pas être utilisée seule dans le bilan. Il est recommandé de ne pas introduire un traitement éveillant d’emblée, quels que soient les scores, et même si ces scores sont élevés, et de répéter les évaluations dans le temps, de ne pas se contenter d’une seule mesure.